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  • Poète et photographe, explorant tout particulièrement les résonances entre l'image et l'écrit
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1 août 2014 5 01 /08 /août /2014 23:05

Je poursuis mes transpositions en vers français des poèmes d'Edgar Allan Poe...

Le palais hanté / / Dans la plus verte des vallées / Par de bons anges occupé / Un palais aux tours crénelées, / Majestueux, tenait campé / Son chef. Quand là régnait Pensée, / N’est-ce là qu’il tenait sa cour ? / Onc aile d’ange n’est passée / Sur aucune aussi belle tour ! / / D’or, de magnifiques bannières / Sur tous ses toits flottaient au vent / (Mais hélas, depuis bien des ères / Ces temps sont morts, dorénavant) / À chaque courant d’air aimable / Des jours où la douceur flânait, / Le long du rempart admirable, / Une odeur ailée advenait. / / Les passants, ô vallée heureuse, / Par les fenêtres ont pu voir / D’esprits, la danse gracieuse / Au son du luth dans le doux soir ; / Ils dansaient tout autour d’un trône / Où, Porphyrogénète, assis, / Dans sa gloire, comme on le prône, / Le souverain se voyait sis. / / De perles et rubis, scintillante / Était la porte du palais / Par où passait, surabondante / Vague sans fin, brillants reflets, / Des Échos, dont la douce tâche / Était de chanter, avec foi, / Sans que la beauté se relâche, / L’esprit, la sagesse du roi. / / Mais des maudits, en tristes aubes, / Ont assailli ton roi béni ! / (Ah, pleurons ! – car plus jamais d’aubes / Ne t’éclaireront, c’est fini !) / Autour de son logis la gloire / Qui l’empourprait et fleurissait / N’est plus rien qu’une ancienne histoire / Enterrée avec le passé. / / Les voyageurs dans la vallée / Voient, par les carreaux cramoisis, / Des formes. Leur danse fêlée / Les tord sur des accords moisis. / Lors, comme un horrible rapide / Fuit par la porte pâle un flux / Sans retour, foule hideuse, vide, / Qui rit – mais qui ne sourit plus. / / Stellamaris / / D’après / / The haunted palace / / In the greenest of our valleys / By good angels tenanted, / Once a fair and stately palace– / Radiant palace–reared its head. / In the monarch Thought’s dominion, / It stood there! / Never seraph spread a pinion / Over fabric half so fair! / / Banners yellow, glorious, golden, / On its roof did float and flow / (This–all this–was in the olden / Time long ago) / And every gentle air that dallied, / In that sweet day, / Along the ramparts plumed and pallid, / A winged odor went away. / / Wanderers in that happy valley, / Through two luminous windows, saw / Spirits moving musically / To a lute’s well-tuned law, / Round about a throne where, sitting, / Porphyrogene! / In state his glory well befitting, / The ruler of the realm was seen. / / And all with pearl and ruby glowing / Was the fair palace door, / Through which came flowing, flowing, flowing / And sparkling evermore, / A troop of Echoes, whose sweet duty / Was but to sing, / In voices of surpassing beauty, / The wit and wisdom of their king. / / But evil things, in robes of sorrow, / Assailed the monarch’s high estate; / (Ah, let us mourn! –for never morrow / Shall dawn upon him, desolate!) / And round about his home the glory / That blushed and bloomed / Is but a dim-remembered story / Of the old time entombed. / / And travelers, now, within that valley, / Through the red-litten windows see / Vast forms that move fantastically / To a discordant melody; / While, like a ghastly rapid river, / Through the pale door / A hideous throng rush out forever, / And laugh–but smile no more. / / Edgar Allan Poe

(Porphyrogénète : Fils d'un empereur byzantin né pendant le règne de son père)

(Illustration prise sur Internet, ici)

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