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  • : Stellamaris. Poèmes et photographie
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  • Poète et photographe, explorant tout particulièrement les résonances entre l'image et l'écrit
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15 mai 2014 4 15 /05 /mai /2014 22:33

Voici une autre de mes adaptations des poèmes d'Edgar Allan Poe

Nota : Pour cette série d'adaptations, je n'essaie pas de traduire les poèmes d'Allan Poe en français - je ne pourrais respecter ni la versification ni l'acrostiche - mais de me dire "s'il avait voulu dire la même chose en français, comment aurait-il pu le dire ?"

Ulalume / / Le ciel, il était de cendres, sévère ; / Les feuilles, elles, se crispaient, l’air dur – / Les feuilles, elles, murmuraient, l’air dur / Dans cette nuit d’octobre solitaire / D’un an d’immémoriale misère ; / C’était tout près du sombre lac Auber, / Dans les bois hantés de goules de Weir / / Lors, j’arpentais un chemin de titan, / De haut cyprès ; vagabondait mon âme – / De haut cyprès ; avec Psyché, mon âme. / En ces jours mon cœur était un volcan, / Comme des flots de débris qui dévalent – / Comme les laves qui toujours dévalent / En sulfureux courants du mont Yanek / Dans les abords immédiats du pôle – / Qui grondent en dévalant le Yanek / Dans les boréaux royaumes du pôle. / / Nos dires étaient sérieux, sévères / Mais nos pensers étaient infirmes, durs – / Nos souvenirs aussi traîtres que durs / Oublieux des octobres solitaires / N’avaient noté quelle était cette nuit, / (Ah, entre toutes les nuits, cette nuit !) / Ni remarqué le sombre lac Auber, / Ni les bois hantés de goules de Weir / / C’est alors, quand la nuit était mourante, / Les étoiles indiquaient le matin – / Les étoiles pointaient vers le matin – / Au bout de ce chemin, qu’une coulante, / Une brumeuse lumière naquit, / Puis un croissant – miracle – la supplante, / Avec sa double corne il s’est levé – / Je vis ce croissant qu’Astarté diamante, / Avec sa double corne être élevé. / / Et je dis : « Elle est moins froide que Diane / Et roule dans un éther de soupirs – / Et se révèle à travers les soupirs : / En voyant que le pleur point ne se fane / Sur sa face où ne périssent les vers, / Elle a passé les étoiles du Lion / Pour nous montrer le chemin des cieux offerts – / / De la paix létale des cieux offerts ; / Car elle est venue en dépit du Lion / Pour que nous illuminent ses yeux verts – / Elle osa traverser l’antre du Lion / Et d’amour resplendissaient ses yeux verts. / / Mais alors, Psyché, en levant le doigt, / Dit : De cette étoile je me défie, / Hélas ; de sa pâleur je me défie. / Oh, ne t’attardes pas ! Oh, Hâte-toi ! / Oh, fuis ! – Fuyons ! – Qu’elle ne nous rattrape ! / Sa parole tremblait de désarroi ; / Dans sa terreur, ses ailes dans la poussière / Traînaient – Car tel était son désarroi / Que ses plumes gisaient dans la poussière – / Se traînaient tristement dans la poussière. / / Je répondis : « Ce n’est rien, juste un rêve ; / Allons donc vers ce timide fanal ; / Baignons-nous dans son éclat de cristal ! / Sa splendeur est oracle, et luit sans trêve / Avec Espoir et Beauté, cette nuit – / Sa danse emplit le ciel de cette nuit ! / Ah, nous pouvons nous fier à sa gloire ; / Sûr, elle nous conduira sans ennui – / Nous pouvons nous confier à sa gloire / Qui ne peut que nous guider sans ennui / Dansant jusqu’au Paradis dans la nuit. / / Ainsi j’apaisai Psyché, d’une bise / La tirai de la nuit de son esprit – / Plus de scrupules, de nuit de l’esprit ! / Mais, dépassant la limite permise / Nous arrêta la porte d’un tombeau ; / Une inscription ornait ce tombeau. / Et je dis : « Que lis-tu, ma sœur exquise, / Quelle est l’inscription de ce tombeau ? / Elle me dit : « Ullalume, Ullalume, / Vois, ici gît la défunte Ullalume ! » / / Et mon cœur devint de cendres, sévère, / Comme les feuilles se crispaient, l’air dur – / Comme les feuilles murmuraient, l’air dur / Et je pleurai : « En l’octobre solitaire / En cette nuit, l’année – hélas – dernière / Je voyageai – Je voyageai jusqu’ici – / J’apportai ce lourd fardeau jusqu’ici / En cette nuit vraiment particulière / À quel démon dus-je donc ce calvaire ? / Lors je connais le sombre lac Auber, / Et les bois hantés de goules de Weir » / / Stellamaris

D'après

Ulalume / / The skies they were ashen and sober; / The leaves they were crisped and sere– / The leaves they were whispering and sere; / It was night in the lonesome October / Of my most immemorial year; / It was hard by the dim lake of Auber, / In the ghoul-haunted woodland of Weir / / Here once, through an alley Titanic, / Of cypress, I roamed with my Soul– / Of cypress, with Psyche, my Soul. / These were days when my heart was volcanic / As the scoriac river that roll– / As the lavas that restlessly roll / Their sulphurous currents down Yaanek / In the ultimate climes of the pole– / That groan as they roll down mount Yaanek / In the realms of the boreal pole. / / Our talk has been serious and sober / But our thoughts were there palsied and sere– / Our memories were treacherous and sere,– / For we know not the month was October / And we marked not the night of the year / (Ah, night of all nights in the year!) / We noted not the dim lake of Auber, / Not the ghoul-haunted woodland of Weir / / And now, as the night was senescent / And star-dials pointed to morn– / As the star-dials hinted to morn– / At the end of our path a liquescent / And nebulous lustre was born, / Out of which a miraculous crescent / Arose with a duplicate horn– / Astarte bediamonded crescent / Distinct with its duplicate horn. / / And I said : “She is warmer than Dian: / She rolls through an ether of sighs– / She revels in a region of sighs: / She has seen that the tears are not dry on / These cheeks, where the worm never dies, / And has come past the stars of the Lion / To point us the path to the skies– / To the Lethean peace of the skies / Come up, in despite of the Lion / To shine on us with her bright eyes– / Come up through the lair of the Lion / With love in her luminous eyes.” / / And Psyche uplifting her finger, / Said: “Sadly this star I mistrust— / Her pallor I strangely mistrust– / Oh, hasten!– Oh, let us not linger! / Oh, fly!– Oh, let us fly!– For we must.” / In terror she spoke, letting sink her / Wings until they trailed in the dust– / In agony sobbed, letting sink her / Plumes till they trailed in the dust– / Till they sorrowfully trailed in the dust. / / I replied: “This is nothing but dreaming: / Let us by this tremulous light! / Let us bathe in this crystalline light! / Its Sybillic splendor is beaming / With Hope and in Beauty to-night!– / See!–it flickers through the sky in the night! / Ah, we safely may trust to its gleaming, / And be sure it will lead us aright– / We safely may trust to a gleaming, / That cannot but guide us aright, / Since it flickers up to Heaven through the night.” / Thus I pacified Psyche and kissed her, / And tempted her out of her gloom– / And conquered her scruples and gloom; / And we passed to the end of the vista, / But were stopped by the door of a tomb / By the door of a legended tomb; / And I said: “what is written, sweet sister, / On the door of this legended tomb?” / She replied: “Ulalume–Ulalume– / ‘T is the vault of thy lost Ulalume! / / Then my heart it grew asher and sober / As the leaves that were crisper and sere– / As the leaves that were withering and sere, / And I cried: “It was surely October / On this very last night of last year / That I journeyed– I journeyed down here– / That I brought a dread burden down here– / On this night of all nights in the year, / Ah, what demon tempted me here? / Well, I know, now, this dim lake of Auber, / This ghoul-haunted woodland of Weir.” / / Edgar Allan Poe

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commentaires

V
<br /> Magnifique adaptation, Michel ! Félicitations !! <br />
Répondre
S
<br /> <br /> Merci de tout coeur, Valentine ! Bises !<br /> <br /> <br /> <br />
A
<br /> Bonjour Stell.<br /> <br /> <br /> Je félicite et le traducteur et le poète car traduire de tels vers relève d'une véritable prouesse à mon avis !<br /> <br /> <br /> Bises Stell.<br />
Répondre
S
<br /> <br /> Merci infiniment, Annie ! Bises !<br /> <br /> <br /> <br />