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  • : Stellamaris. Poèmes et photographie
  • : Poésie classique et photographie, mis en résonance l'un avec l'autre - Edition
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  • Stellamaris
  • Poète et photographe, explorant tout particulièrement les résonances entre l'image et l'écrit
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3 septembre 2012 1 03 /09 /septembre /2012 23:28

Ce poème fait référence à la photographie qui l'illustre - Le Port de Bestrée, à deux pas de la Pointe du Raz - mais aussi à cette vidéo, prise cet hiver par hasard par un touriste depuis la Pointe du Raz

Pêcheurs du Raz / / Qui saura jamais combien de naufrages / Ont endeuillé ces eaux ? Telle est la faim / De Dahud, sirène aux mille carnages / Qui règne sur le Raz ! Tout comme un aigrefin / / Amasse son or, tout au long des âges, / Pour cueillir les noyés, elle ne feint ! / Ne connaissez-vous donc pas les adages / De nos marins ? « Qui voit Sein voit sa fin ! » / / L’on voit pourtant, naviguant sur d’infimes / Coques de noix, inconscients ultimes, / Des pêcheurs aller labourer ces eaux ... / / Et quel abri que cette infime crique ! / La situation devient critique / Dès que le vent vient en troubler les flots ! / / Et cependant, ils osent / Jour après jour affronter ces dangers, / Au risque d’être à leur tour vendangés ! / / Est-ce en vain qu’ils s’exposent ? / C’est leur déesse, et leur vie, et leur mort / Sont dans ses mains ! Et qu'importe leur sort ! / / Stellamaris

(Sonnet caudé)

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1 septembre 2012 6 01 /09 /septembre /2012 21:02

Fantômes de la mer / / Parfois la lumière et la mer, / La terre et les cieux se confondent ; / C’est un je-ne-sais-quoi dans l’air, / Des sortilèges surabondent, / Ce sont des fantômes d’hier : / Des revenantes au port fier, / Belles dames en robe blanche / Hurlant leur désir de revanche / Pour être mortes emmurées / Par leurs époux, de fiers croisés / Écrasant leurs espoirs brisés ? / Ou bien des filles des marées, / Sirènes charmant les marins / Par leur chants ? De mortels refrains ! / / Stellamaris

(Illustration : Tableau de William Turner, "Yachts s'approchant de la côte")

(Strophe onéguine)

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28 août 2012 2 28 /08 /août /2012 21:50

Monde englouti / / C’est un monde englouti que l’on voit dans les eaux / Quand une fée – Est-ce une ondine ? – Ouvre la porte / Par où le rêve enseveli dans l’aigue morte / Monte vers les humains – Ceux qui chantent fados / / Au son des violons qui sanglotent l’automne, / Se lamentant qu’est révolu ce fier jadis / Où petit peuple, elfes et gens sans interdits / Dansaient ensemble à Séléné ... hélas, atone / / Est notre siècle, et, sans espoir, le merveilleux / S’évanouit, nul en public n’avoue y croire ! / Pour le lutin s'en vient le temps du grand déboire, / Mortel leur est l’oubli ! Qu’ils en sont soucieux ! / / L’appel silencieux, quel humain l’entendra ? / Que ce soit un poète, et leur temps reviendra ! / / Stellamaris

(Photographie : Dans les jardins de Claude Monnet à Giverny)

(Sonnet shakespearien)

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27 août 2012 1 27 /08 /août /2012 20:45

L'Être et le Néant 26 - Réponse de L’Être / / Hélas, trois fois hélas ! Devant toi tout s'écroule, / Et même le sacré ? Ne reste-t-il donc rien / Qui de toi ne s'entache ? Au cœur même du bien, / Tu projettes ton ombre, et comme elle s'y coule, / / Il en est perverti ? C'est à perdre la boule ! / Et celui qui se voulait saint finit vaurien, / Criminel, assassin ; il a rompu le lien / Avec l'humanité ; s'extirpant de la foule / / Dans son désir d'être ange, il devient un démon … / Mon Dieu, mon Dieu, mon Dieu, est-ce vraiment là mon / Destin ? Je m'y refuse ! Alors, je cherche un maître / / Pour débusquer, trouver une solution ! / J'engagerai sans frein toute ma passion, / Je ne renoncerai, même au prix de mon être ! / / ----- / / Mais où pourrai-je enfin trouver ce que je veux ? / Vraiment, pour m'extirper de cette peine amère, / J'irai sans hésiter jusqu'au bout de la Terre ! / En Inde, l'on m'a dit, vit tel gourou fameux … / / Oui, j'irai l'écouter ! S'il devient écumeux / Tandis qu'au long des jours, des nuits, il vitupère, / Ou si pour égarer ses disciples il erre / Et tourne, et tourne en rond sur des sentiers brumeux, / / Certes, je le fuirai … Mais s'il me paraît sage, / Si la bonté paraît sur son calme visage, / Si la haine est un mot absent de son discours, / / S'il est toujours serein et jamais ne s'irrite, / S'il sait bien enseigner le « Comment l'on médite », / Alors, que je le suive ! Et j'y vole, et j'y cours ! / / Stellamaris

(Illustration : Procession de fidèles de Hare Krishna, source Wikipédia)

(Sonnets marotiques)

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24 août 2012 5 24 /08 /août /2012 22:13

À La Pérouse / / Ah, combien de marins ont franchi ce goulet / Pour labourer des mers, très souvent inconnues ! / Après trois ans loin de ses feux, c’est dans les nues / Qu’accosta La Pérouse. Il fut pris au filet / / Quand l’Océan dit, faussement, le Pacifique / S'Était soudain – c’est dans ses mœurs – pris de fureur ; / La lune se cachait pour ne pas voir l’horreur / De ces vaisseaux luttant dans un combat épique ! / / Sa quille a vu tant d’eaux avant ce triste soir ! / Cap Horn et Kamtchatka, Japon, Île de Pâques, / Des lieux de cauchemars, ou paradisiaques, / Des peuples dont le teint est cuivre, jaune, ou noir ! / / C’était l’ordre du Roi qu’à son retour en France / Il conte ces splendeurs … Ô, Destin sans clémence ! / / Stellamaris

(Photographie : (Photographie : Le Goulet de Brest, depuis les remparts du Château)

(Sonnet shakespearien)

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20 août 2012 1 20 /08 /août /2012 23:53

L'Être et le Néant 25 - Réponse du Néant / / Ah, l’inquisition ... Souvenir merveilleux ! / Des bûchers d’innocents à pleine charretée ... / Et la culture aussi fut jugée infectée : / « Elle pourrait aux pauvres gens ouvrir les yeux ; / / Les extirper de leur néant, c’est odieux, / Ne le comprenez-vous ? Si cette foi butée / Où nous les maintenons ne tient, l’âme gâtée / Rejettera l’oppression avec ses dieux ! » / / Ainsi parlaient les Grands, bénissant ce carnage ; / Ah, comme ils me servaient, tout au long de cet âge ! / Je jubilais, je grandissais, j’étais puissant ! / / Mais le jihad, en notre temps, c’est encor mieux ! / Se transformer en bombe en n’importe quels lieux ... / « Tuer ne suffit pas ; mourons aussi, bon sang ! » / / ----- / / N’est-ce d’ailleurs ce qu’énonça ta propre bouche ? / « Je n’ai peur de la mort, le Paradis m’attend ; / Mais ces vils mécréants, j’en massacrerai tant ! » / Des fous pareils, j’en rêverai dessus ma couche / / Si je pouvais dormir ! Même une simple mouche / A plus d’intelligence – et combien ! – C’est patent, / Que vous tous, fous de Dieu ; que vous tous qui, pourtant, / Vous targuez de sagesse ! Ah, vraiment, je m’en mouche / / De rire, c’est tordant ! Que l’homme est merveilleux, / Qui, descendu de l’ange, est pourtant oublieux / De ce qui fait le ciel – L’amour et la bonté – / / Et, croyant le louer, se fait mon serviteur / En répandant partout un règne de terreur ... / Être, c’est donc par toi que je suis exalté ? / / Stellamaris

(Illustration : "La chute d'enfer des damnés", de Jérôme Bosch)

(Sonnets marotiques)

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19 août 2012 7 19 /08 /août /2012 22:30

À Shakespeare / / Comment mieux chanter Shakespeare / Qu’en composant un sonnet / Tel que sut l’imaginer / Ce titan, auguste sire / / Des beaux vers ! Son don inné / Sait nous émouvoir aux larmes, / Et rire aussi, sans alarmes ! / Oh joie, il me fut donné / / De contempler son théâtre, / Lieu unique où fut joué / Roméo, par tous loué ... / Quel lieu ! Plus sacré qu’un cloitre ! / / Muse, ce temple des mots, / Qu’il soit mes fonds baptismaux ! / / Stellamaris

(Photographie : The Globe Theatre à Londres)

(Sonnet shakespearien)

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19 août 2012 7 19 /08 /août /2012 20:37

Bataille / / Quelle titanesque bataille ! / L’horizon s’est embrasé. / Est-ce donc un géant qui braille ? / Il se plaint d’être toisé. / Quel est donc ce dieu qui le raille ? / / L’horizon s’est embrasé / De cent feux ; mon âme défaille / Et chacun, terrorisé, / Se désespère : Où que l’on aille, / Mourons ! Le ciel est brisé ! / / Est-ce donc un géant qui braille ? / Éole au souffle aiguisé / Envoyant toute sa mouscaille / Contre cet être rusé / Qui par derrière le tenaille ? / / Il se plaint d’être toisé ! / Roi de tout ce qui porte écaille / Ou plume, on a donc osé / Le défier ? Qu’il l’éventraille, / Cet intrus, ce chimpanzé ! / / Quel est donc ce dieu qui le raille ? / Hélios seul l’eut osé ! / Est-ce encor lui ? Quelle racaille ! / Rares ceux qui l’ont lésé ; / Quelle titanesque bataille ! / / Stellamaris(Photographie : Crépuscule sur le Goulet de Brest)(Quintille)

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18 août 2012 6 18 /08 /août /2012 23:32

L'Être et le Néant 24 - L'Être (suite) / / Comment mieux s’oublier que de tourner son âme, / Son cœur et son esprit vers le maître des Cieux ? / C’est lui qui nous donna, comme don précieux, / L’existence et l’essence, et dont brille la flamme / / À travers sa parole ... Et n’est-elle une lame, / Une épée au tranchant vraiment prodigieux ? / N’est-il certain que nul, sous ses coups furieux, / Ne saurait résister ? Que périsse l’infâme ! / / À lui je me consacre, à son feu rugissant, / Pour lui je verserai sans compter tout mon sang ; / Le Paradis m’attend, après tout ! Peu m’importe ! / / Et j'exterminerai les suppôts de Satan / Ces vils, ces mécréants, qui me répugnent tant ! / Le mal est dans mon peuple ? Il faudra qu’il en sorte ! / / Stellamaris

(Illustration : Tableau de Pedro Berruguete peint en 1475 représentant un procès de l'Inquisition)

(Sonnet marotique)

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15 août 2012 3 15 /08 /août /2012 21:20

Après "Le Corbeau", je vous soumets une autre tentative, en hommage à cet immense auteur, de transposer en langue française d'un de ses poèmes, "Alone", comme il aurait pu le faire, avec la même rigueur formelle que l'original en langue anglaise, s'il avait voulu l'écrire en français ; ce n'est donc bien évidemment pas une traduction mot à mot, mais j'ai toutefois essayé de rester aussi proche de l'original que possible.

Seul / / Poème d’Edgar Poe adapté à la versification française par Stellamaris / / Depuis l’enfance je ne suis / Comme les autres ; je ne puis / Voir comme eux ; mes passions, guère / N’ont même source printanière. / Pas plus leurs eaux ne m’ont baillé / Ma peine. Oh, pouvais-je éveiller / Mon cœur à leur joie ordinaire ? / Tout ce que j’aimais, solitaire / Je l’aimais, depuis le début / De ma vie orageuse, bu / De la joie ou peine profonde / Dont chaque mystère m’inonde ; / De la fontaine ou du torrent / Ou du rouge à-pic d’un très grand / Mont, du soleil qui m’enveloppe, / De l’automne dont l’or me dope, / De l’éclair déchirant les cieux / Dans son vol devant moi, hargneux, / De l’orage, tempête énorme / Et du nuage prenant forme / (Quand, ailleurs, le séjour des dieux / Était bleu) d'un diable à mes yeux.

(Photographie de Stellamaris)

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