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  • : Stellamaris. Poèmes et photographie
  • : Poésie classique et photographie, mis en résonance l'un avec l'autre - Edition
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  • Stellamaris
  • Poète et photographe, explorant tout particulièrement les résonances entre l'image et l'écrit
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8 juillet 2012 7 08 /07 /juillet /2012 21:18

L'Être et le Néant 19 - L'Être ( Suite ) / / Où donc en étions nous ... N’ai-je perdu le fil ? / Ah oui, je me souviens ! L’entrée en politique ... / Je m’exaltais, dans un élan très romantique ; / C’est pourquoi tu raillais mon discours puéril : / / « Sais-tu combien de morts coûtera ton babil ? / N’est-ce toujours ainsi ? La chevauchée épique / Ne peut qu’être un massacre, et bien fol qui se pique / D’en tirer gloriole ! Alors, ainsi soit-il, / / J’en tirerai profit, pour ma plus grande gloire ! / Que m’importe, après tout, que la nuit soit si noire / Pour tant, tant d’innocents, égorgés sur l’autel / / De tes vœux insensés ? Ta folie odieuse / N’est que du pain béni pour ma bouche envieuse ! » / Merci d’ouvrir mes yeux ! Ce ne sera pas tel ! / / ----- / / Je régnerai plutôt comme un monarque sage, / Avisé, bienveillant, ne visant que le bien / De son peuple et surtout, ne s’offusquant de rien, / Tolérant sans frémir tout offensant outrage / / Que profère parfois le bas peuple sauvage ... / Mais qu’importe après tout, si tel, semblable au chien, / Ose hurler sur la main qui veut ôter son lien ? / Ce n’est qu’un vil manant, je ne serais otage / / De son idiotie et de sa cécité ! / Non, pour me détourner du bien de la cité, / Il en faudrait bien plus ! Qu’elle soit radieuse ! / / Aux siècles à venir, tel sera mon renom / Qu’on me glorifiera, me nommant “ Le Grand ” ! Non ? / Quel est donc ce rictus sur ta bouche moqueuse ? / / Stellamaris( Illustration : Tête de Charlemagne à la proue de la galère "La Réale" ( 1694 ), au Musée de la Marine à Paris )
( Double sonnet marotique )

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6 juillet 2012 5 06 /07 /juillet /2012 20:06

Ce poème est un hommage à l'écrivain américain H.P. Lovecraft, surnommé "Le maître du fantastique", inventeur de toute une mythologie, centrée notamment autour du mythe de Cthulhu, qui en a inspiré maints après lui et est encore bien vivace ... Au point que, pour l'élection présidentielle 2012, des affiches "Cthulhu président" ont été éditées, avec comme slogan de campagne : "Pourquoi se contenter du moindre mal" ?

L'illustration est la couverture d'un recueil de nouvelles d'auteurs divers

Cthulhu attend / ( Hommage à H.P. Lovecraft ) / / Il est une île au profond de la mer, / Mise à l’abri dans le plus noir abîme ; / Mais vient le temps où son secret amer / Apparaîtra. Ce sera l’heure ultime ! / Que l’homme tremble ! Il est poussière infime / Devant qui dort ; l’on croirait qu’il est mort ; / Il surgira – dieux, comme il sera fort ! – / Au jour fixé. Devant l’abominable / Nul ne tiendra ; viendra la fin de tout, / L’humanité ne sera que du sable ! / Dans sa tombe, à R’lyeh, attend Cthulhu. / / Nombreux sont ceux qui crurent manquer d’air / En ayant vu leur cauchemar intime / Prendre sa forme. Ils savent que sa chair / N’a pas de face où la raison s’exprime / Mais des serpents, tant la haine le grime ! / Tel, sain d’esprit le soir quand il s’endort, / À son réveil aura perdu le nord, / Tant cette image était inconcevable ! / Aliéné pour toujours, pis que fou, / Il balbutie un refrain détestable : / Dans sa tombe, à R’lyeh, attend Cthulhu. / / Et c’est ainsi qu’on put lui voir offert, / – Ô, sacrilège – Un culte illégitime. / Sacrifié qui périt sous le nerf / – Car, tels leur maître, ils vénèrent le crime ; / Certe, il ne veut rien de moins comme dime – / Pleure ton âme ! Est-il donc pire sort / Que de savoir, en attendant la mort, / Que son trépas convoque l’Innommable ? / Ah, mieux vaudrait nourrir un loup-garou ! / Il n’est remède au remords qui t’accable : / Dans sa tombe, à R’lyeh, attend Cthulhu. / / Il a des fils, engeance de l’enfer, / Dont on peut voir l’ignoble pantomime / Auprès des flots, si parfois l’on s’y perd / Quand la lune est de sang noir ... Lors s’anime / L’estran. Leur danse, hommes–poissons, n’exprime / Rien ... Et pourtant ... Pourquoi donc, en son for, / Sent-on la peur, qui croît et croît encor ? / C’est un sabbat, c’est un rite du diable ! / L’on brûlerait comme de l’amadou / En comprenant leur appel formidable : / Dans sa tombe, à R’lyeh, attend Cthulhu. / / Pourtant, leur cri résonne fort et clair ! / Un esprit faible, en l’entendant, s’abîme / En cet abysse où tout homme se perd ... / Et, reniant tout ce qui les anime / Certains – Le cas n’est pas si rarissime – / En espérant je ne sais quel trésor / Osent tenter ce monstrueux rapport, / Que l’on croirait pourtant inconcevable : / Danser avec « eux » l’abject guilledou, / Puis s’accoupler. Quel acte irresponsable ! / Dans sa tombe, à R’lyeh, attend Cthulhu. / / Par leurs enfants viendra l’irrémédiable / Et prendra fin notre monde minable ; / À son réveil, nul ne tiendra debout ! / Il en rira d’un fou rire incurable ... / Dans sa tombe, à R’lyeh, attend Cthulhu / / Stellamaris

( Chant royal )

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3 juillet 2012 2 03 /07 /juillet /2012 20:43

L'Être et le Néant 18 – Réponse de l’Être / / Tu résides en moi, mais comme le cancer / Attendant le moment de croître, et croître encore ; / Des ans durant, tant qu’il attend l’heure, indolore, / On ne sait pas qu’il prend racine en notre chair : / / Mais un beau jour il se réveille ; en un éclair / Il nous achève ... Et nous mourons : Il nous dévore / Par les boyaux ; car tel il est, ce carnivore ! / Et tel es-tu ! Lors, dis-le toi, que ce soit clair : / / Non, tu n’es pas le bienvenu ! Je te déteste ! / Car ainsi je te vois, comme un mal qui m’infeste / Et me vaincras ... Moi, j’aspire à l’éternité ! / / Ah, combien je te hais, condition mortelle ! / Ce fruit empoisonné, dont la sève me gèle, / Par toi je l’ai croqué, cruelle déité ! / / ----- / / Bon gré, mal gré, il faudra bien que je m’y fasse ... / De ta présence, il n’est prudent de faire fi ; / Eurêka ! Bien plutôt, j’en tirerai profit ! / Tu seras ce miroir magique, cette glace / / Qui chaque jour, me crachera, droit dans la face, / Tous mes égarements ... Relevant le défi, / Je me corrigerai ! C’est d’ailleurs ce que fit / Tout ce long entretien ... Ainsi, que je dépasse / / Mes préjugés hâtifs ! Redoutable kami, / Néant, je te prendrai pour mon ami ! / Tu me rendras ainsi le meilleur des services : / / Comme il n’est rien qui devant toi restera tu, / Je saurai comment prendre un chemin de vertu ; / Et c’est ainsi que je pourrai traquer mes vices ! / / Stellamaris

( Illustration : Tableau de J.W. Waterhouse, "La boule de cristal" ( détail ) )

( Double sonnet marotique )

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1 juillet 2012 7 01 /07 /juillet /2012 19:37

L'Être et le Néant 17 - Le Néant - Suite / / Tien sera l’avenir ... Devrais-je dire mien ? / Mais n’est-ce pas tout un ? Ne sommes nous deux faces / D’une même monnaie ? Ainsi, quoi que tu fasses, / Je serais avec toi ; d’ailleurs, tu le sais bien ; / / Quand tu veux le nier, cela ne sert de rien ! / Tu pourras bien changer de miroirs et de glaces, / Toujours tu me verras, te faisant des grimaces / Avec tes propres traits ! Ah, deviens stoïcien, / / Accepte donc ce fait au lieu de te débattre, / De te blesser toi-même, et de bientôt t’abattre / Avec ta propre épée ; en voulant me trancher / / Le cou, que je n’ai pas, n’est-ce ta propre tête / Qui va tomber ? N’en conviens-tu, ce serait bête ! / Combattre contre moi ? C’est, contre toi, pécher ! / / ----- / / Allez, résigne-toi, car c’est inéluctable ; / Même si tu me fuis, je serais avec toi ; / Je ne peux m’en aller, sais-tu ? N’es-tu mon toit ? / De me faire une place, es-tu donc incapable ? / / Je sais être discret ! “ Ectoplasme impalpable ”, / Ainsi tu me nommais, un jour ... Je ne suis roi, / Mais silence ... Attentif, pourtant ! Ne mets ta foi / Dans une idole ... Alors, je serai redoutable ! / / Rappelle-toi nos entretiens : Fuis tes faux dieux, / Je les combats ! Contre eux, je serai glorieux ; / Car je les connais bien ; ne suis-je pas leur père ? / / Mais si tu n’en n’as point, ne sois pas soucieux, / Tu ne me verras pas jusqu’à devenir vieux ; / Lors, tu m’appelleras : “ Viens, trépas, je t’espère ! ”, / / Stellamaris

( Double sonnet marotique )

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29 juin 2012 5 29 /06 /juin /2012 21:40

L'Être et le Néant 16 - Réponse du Néant / / « Où je les mènerai » ? Choisis bien ton chemin ! / Mènera-t-il tout droit vers ma bouche béante ? / Regarde ce que fut ce siècle d’épouvante, / De guerre, de goulags, où tant de sang carmin / / Fut partout répandu ! Pour prix d’un lendemain / Meilleur, tant attendu, la victime sanglante / Des vieux rites païens n’était assez puissante ! / Et c’est donc par millions qu’en un seul tournemain / / L’ont pu voir immolés dans la fournaise ardente / Tant et tant d’innocents ... Le Grand Soir, quelle attente, / Et quel prix à payer ! Est-ce là ton désir ? / / Alors, viens dans mes bras, mon allié fidèle ; / Je saurai te payer largement pour ton zèle ; / Le monde sera tien ! Tien sera l’avenir ! / / Stellamaris
( Illustration : "La Liberté guidant le Peuple", de Eugène Delacroix )
( Sonnet Marotique )

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28 juin 2012 4 28 /06 /juin /2012 17:30

L'Être et le Néant 15 - L'Être (suite) / / J’ai choisi mon chemin : Rentrer en politique ! / Qu’est-il donc de plus grand ? Servir la nation, / Quel bel engagement ! Oui, c’est ma passion ; / Que je sois un leader fort et charismatique ; / / Les foules me suivront dans cette dynamique / Où je les mènerai ; par des ovations / Chacun m’acclamera ; leurs protestations / Contre l’iniquité seront mon viatique, / / Je combattrai de front, puis vaincrai les puissants, / Ce sera le Grand Soir, le jour où tous les Sans / Culotte règneront ; vive la République / / Des humbles et des gueux, des pauvres, des manants ; / Vous vivrez avec moi des jours hallucinants ; / Marchez donc avec moi sur cette route épique ! / / Stellamaris

( Sonnet marotique )

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25 juin 2012 1 25 /06 /juin /2012 20:22

L'Être et le Néant 14 – Un an plus tard / / Le Néant : / / Ah, l’Être ! Te voilà ! Ne te sens-tu bien seul, / À méditer sur toi toute une année entière ? / Dis-moi : De ta superbe et de ta morgue altière / N’es-tu rassasié, toi, mon gentil filleul ? / / L’Être / / Comment donc oses-tu ? Oh, dis “ mon épagneul ”, / Car c’est là ta pensée, aveugle autant que fière ! / Je ne suis ton toutou ! C’est bien là ta manière, / Ce mépris ! ... Cependant, j’ai l’âme en un linceul, / / Il est vrai ... Je me sens vain, inutile ; et j’erre / Au long des jours, de plus en plus tout m’indiffère ... / Ne m’avais-tu trompé par ton conseil abscon ? / / Tu me menas par tes chemins, je fus ta dupe ; / Mais c’est ma vie, elle est à moi, que je l’occupe / Utilement ; et qu’ici-bas, je sois fécond ! / / Stellamaris

( Illustration : Tableau de Gustave Courbet, "Courbet au chien noir" (détail) )

( Sonnet Marotique )

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24 juin 2012 7 24 /06 /juin /2012 20:49

L'Être et le Néant 13 – Le Néant, pour lui-même / / Ah, qu’il est bon élève, et docile à souhait ! / Comment, selon mes vœux, par le nez je le mène ; / De quel bon cœur il suit les chemins de ma haine ! / Pouvais-je donc rêver plus merveilleux jouet ? / / Oui, vraiment, je me tords, de rire secoué ! / Le voilà se mirant dans son nombril amène, / Cœur de tout, le croit-il ? Et son âme est sereine ? / Vais-je m’arrêter là ? Car je l’ai bien floué ! / / Mais je suis trop avide, et j’en veux plus encore ; / Oui, je le veux entier ! Qu’à genoux, il m’honore ! / Je vais continuer, en lui laissant l’espoir / / Dont le chat gratifie en riant la souris, / Tout en sachant bien qui, sur la fin, sera pris ; / Quand le soir tombera, viendra l’heure du noir ! / / Stellamaris

( Illustration : Girouette en Avignon )

( Sonnet marotique )

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21 juin 2012 4 21 /06 /juin /2012 20:14

L'Être et le Néant 12 – L’Être / / Qui donc es-tu ? Toi qui n’est rien, moins que du vide, / Qui donc put t’accorder ce pouvoir si puissant / D’ainsi pulvériser, me glaçant jusqu’au sang / Tout ce qui me paraît, quand je suis moins lucide, / / Le cœur de la beauté, quintessence splendide / De ce qui fut mon existence ... Ah, l’angoissant / Dilemme ! À quoi croirai-je ? ... Euréka !Ressassant / Tout ce que tu me dis, je vois sur quoi, solide, / / Je pourrai me fonder ... Oui ! Ce socle, c'est Moi ! / Je suis l’Être après tout, et je mettais ma foi / Dans ceci, dans cela ? C’était pure folie, / / Je le vois désormais, et je t’en dis merci ; / À compter de ce jour, qu’il en soit donc ainsi : / De savoir que Je Suis, que cela me délie ! / / Stellamaris

( Illustration : Autoportrait de l'auteur )

( Sonnet marotique )

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20 juin 2012 3 20 /06 /juin /2012 17:40

L'Être et le Néant 11 - Réponse du Néant / / Je ris à pleins poumons, à m’en plier en deux ! / Ils sont drôles, vraiment – et pourtant, bien tragiques – / Ces soupirs enflammés et ces serments épiques, / Ces suicides abscons et ces meurtres hideux / / Où cette passion aux sentiers hasardeux / Vous traîne, pieds et poings liés ; les romantiques, / En osant la vanter en vers dithyrambiques, / Sont mes bons serviteurs, je puis me louer d’eux ! / / Ah, mourir par amour, tuer par jalousie ! / Sublime invention, merveilleuse hérésie / Que je sus insuffler en vos cœurs, mes petits, / / Mes merveilleux enfants, qui confondez vos glandes / Et votre âme … Ô, mes sots ! Mes ténèbres gourmandes / Vous engloutissent tous ! Tels sont mes appétits ! / / Stellamaris

( Illustration : Tableau de Théodore Chasseriau, Roméo et Juliette )

( Sonnet marotique )

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